Gabrielino-Tongva à Los Angeles

Gabrielino-Tongva à Los Angeles : reprendre leur histoire

Des voix longtemps silenciées réémergent dans le récit de Los Angeles. Découvrez leur histoire et les efforts pour que leur présence soit reconnue.

Gabrielino‑Tongva à Los Angeles : histoire et résilience

Chaque mercredi, dans le podcast Lost Cultures: Living Legacies, l’animatrice Alisha Prakash, directrice éditoriale adjointe de Travel + Leisure, explore une identité culturelle singulière à travers le monde et explique comment l’approfondir lors de vos voyages. Bien avant que la Californie ne devienne le 31e État et bien avant l’arrivée des Espagnols, la région était animée par de nombreuses nations autochtones : les Tipai et Quechan au sud, les Tolowa, Karok, Shasta et Modoc au nord, et des dizaines d’autres groupes entre eux. Parmi ces peuples, les Gabrielino‑Tongva prospéraient dans ce qui est aujourd’hui le bassin de Los Angeles. Si le grand public connaît peu ou pas les Gabrielino‑Tongva, cela résulte en grande partie de centaines d’années d’oppression, de discrimination et d’assimilation forcée qui ont volontairement effacé leur présence des récits dominants.

« En quatrième année de l’école primaire, ici en Californie, nous avons appris les missions californiennes et les peuples autochtones qui y étaient associés », raconte Desiree Martinez, membre de la communauté Gabrielino‑Tongva, archéologue et présidente de Cogstone Resource Management. « Nous avons fait une sortie au Southwest Museum, l’une des rares institutions qui décrivaient les peuples autochtones de Californie. Lors de cette visite, la conférencière parlait des « Indiens des missions », un terme fourre‑tout pour désigner les autochtones associés à une mission particulière. Une camarade a demandé si les Indiens des missions étaient encore vivants, et la conférencière a répondu : « Non, ils sont éteints. » À ce moment-là, j’avais déjà dit à toute ma classe que j’étais Gabrielino, et ils m’ont regardée comme pour dire : « Elle dit qu’ils n’existent plus, alors comment peux‑tu être Gabrielino ? » »

Face à ce déni public, Martinez a consacré sa vie à retrouver et à partager la vérité sur ses ancêtres. Elle a puisé dans les histoires orales, a rassemblé des documents et a travaillé à reconnecter les membres de sa communauté dispersés. Son engagement vise non seulement à rétablir des faits historiques, mais aussi à redonner une visibilité et une voix à un peuple que l’histoire institutionnelle a voulu faire disparaître. Ce travail implique de naviguer entre archives, pratiques culturelles et dialogues contemporains avec d’autres chercheurs et institutions.

Martinez explique aussi le mode d’organisation des Gabrielino‑Tongva : il n’y avait pas de chef suprême pour tous les Gabrielino‑Tongva, mais plutôt des leaders au niveau des villages. Le village fonctionnait comme une famille élargie, avec des liens sociaux et cérémoniels qui structuraient la vie quotidienne. Cette notion de « famille » s’étendait aux royaumes végétal et animal ; en tant que peuple Gabrielino‑Tongva, « nous nous voyons comme les gardiens de nos parents », dit Martinez, et ces « parents » comprennent les plantes, les animaux, l’eau, la terre et les roches. Il existe une responsabilité réciproque envers ces éléments, une relation de soin et d’obligation mutuelle.

À partir du milieu du XVIIIe siècle, la communauté a commencé à s’effondrer sous l’effet de la colonisation espagnole, puis a été davantage érodée pendant l’occupation mexicaine et enfin par les politiques du gouvernement des États‑Unis. Malgré ces violences historiques et la tentative systématique d’effacement, les Gabrielino‑Tongva sont toujours présents et luttent avec détermination pour la reconnaissance et la préservation de leur patrimoine. « Nous continuons de faire partie de la grande communauté de Los Angeles, mais une grande partie de notre histoire et de nos contributions restent réduites au silence », déclare Martinez. « L’une des choses que nous essayons de faire est de corriger ce silence en travaillant avec des institutions culturelles et des agences locales, étatiques et fédérales pour raconter cette histoire. »

Pour en savoir plus sur les Gabrielino‑Tongva et entendre Martinez développer ces sujets, écoutez son entretien avec Alisha Prakash dans Lost Cultures: Living Legacies, disponible sur Apple Podcasts, Spotify, Amazon Music et partout où les podcasts sont disponibles. Download the Transcript

Note de la rédaction : veuillez garder à l’esprit que cette transcription n’a pas été soumise à notre processus éditorial habituel et peut contenir des inexactitudes et des erreurs grammaticales.

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